Interview alumni : Sam HANLEY un parcours international au service du social

Sam HANLEY est référent jeune à l’association La Petite Sœur. D’origine irlandaise, il a posé ses valises en France en 2015. Après un parcours international marqué par des expériences en Irlande, en Italie et en Grèce, il décide finalement de rester vivre en France. Découvrez son parcours, ses motivations, et ses conseils pour ceux qui souhaitent partir en Erasmus. 

Pouvez-vous vous présenter ?

Je m'appelle Sam HANLEY, je viens de Dublin, en Irlande, et je vis en France depuis 2015. Actuellement, je travaille comme référent jeune au sein de l'association La Petite Sœur. Avant cela, j'ai exercé au Centre de Réadaptation à l'association Rénovation.

Concernant mon parcours universitaire, j'ai commencé par une licence en français, espagnol et traduction avant de venir en France. J'ai ensuite travaillé comme professeur d'anglais dans un lycée, puis j'ai effectué un service civique. Après cela, j'ai suivi une formation d'éducateur spécialisé et, plus récemment, j'ai complété un master en droits humains en Italie et en Grèce. Je suis revenu en France en mars dernier. J’ai fait un Erasmus en 2013 à Aix-en-Provence, après être retourné à Dublin, je suis revenu à Bordeaux en 2015. 

Pourquoi avoir choisi de faire votre Erasmus en France ?

J'ai fait mon Erasmus à Aix-en-Provence, car depuis tout petit, je venais souvent en France. J'avais donc une certaine familiarité avec ce pays. Comme j'étudiais le français et l'espagnol, j'avais le choix entre les deux langues pour mon Erasmus, et j'ai opté pour la France. Je voulais éviter d'être avec d'autres étudiants de ma promotion afin de me plonger complètement dans la langue. Aix-en-Provence me semblait être une bonne option.

Comment s'est passée votre intégration en France ?

Lors de mon année en Erasmus, je passais beaucoup de temps avec d'autres étrangers, car mon niveau de français était encore limité. C'était aussi la première fois que je vivais seul, donc j'apprenais progressivement. Après un an, je ne me sentais pas complètement à l'aise avec la langue.

En revanche, lorsque je suis revenu en France après mes études à Dublin, j'ai déménagé à Bordeaux, où j'avais un ami. J'ai trouvé une colocation avec uniquement des Français, ce qui m'a beaucoup aidé. À partir de ce moment, j'ai commencé à me sentir bien en France. D'année en année, je me suis de plus en plus intégré, et aujourd'hui, je me sens plus à l'aise ici qu'à Dublin.

Quels défis avez-vous rencontrés lors de votre Erasmus ?

Les cours étaient un véritable défi. Au début, je comprenais très peu ce qui se disait en classe. Je me souviens même d'avoir noté "du coup" partout dans mes notes, pensant que c'était le nom d'un réalisateur ! Mais au bout de trois ou quatre mois, j'ai eu un déclic et ma compréhension s'est améliorée instantanément. Mis à part la langue, l'expérience était très positive.

Qu'est-ce qui vous a poussé à rester en France pour travailler ?

J'ai adoré mon année à Aix-en-Provence. En rentrant à Dublin, j'avais cette envie de repartir pour un an. Je ressentais aussi une frustration de ne pas encore bien maîtriser le français après un an d'immersion.

L'opportunité s'est présentée quand un ami m'a proposé de venir à Bordeaux. J'étais censé rester un an, mais j'ai rapidement trouvé des amis et une vie qui me plaisait. J'ai ensuite poursuivi mes études et mon parcours professionnel à l'étranger, notamment lors d’un Eramus+ à Malaga durant 4 mois. Avant de finalement revenir à Bordeaux.

En quoi votre parcours international influence-t-il votre manière de travailler aujourd'hui ?

Le fait d'avoir vécu et travaillé à l'étranger me permet de parler plusieurs langues (anglais, français, espagnol, italien et un peu de grec), ce qui est très utile dans mon travail. Mon expérience internationale me donne aussi des contacts et une vision plus large du secteur social, ce qui peut être utile pour développer de nouveaux projets, notamment avec Erasmus+.

En quoi consiste le métier de référent jeune ? 

Je travaille comme référent jeune au sein de l'association La Petite Sœur. Sur le volet du logement, j'accompagne des jeunes qui vivent dans l’association. Je les accompagne dans des démarches administratives comme pour leur recherche d'emploi et sur le collectif (notamment avec des réunions mensuelles colocs). Sur le volet de l’insertion, on propose plusieurs supports de stage (cuisine, régie bâtimentaire etc.) je coordonne ces stages. Je suis en lien avec les structures qui nous orientent vers les jeunes et les référents de stage à la Petite Soeur. Ce qui me plaît particulièrement, c'est la diversité des tâches et la liberté que j'ai pour proposer des initiatives adaptées aux besoins des jeunes.

Quelles différences existent entre le travail social en France et en Irlande ?

En Irlande, les travailleurs sociaux sont beaucoup mieux payés, quasiment deux fois plus qu'en France. De plus, il n'y a pas d'équivalent exact du métier d'éducateur spécialisé ou d'assistant social. Pour exercer dans le social, il faut obligatoirement un master en "social work".

Pourquoi avoir choisi ce métier ?

J'ai grandi dans une famille de travailleurs sociaux, mais je disais toujours que je ne voulais pas suivre cette voie. Pourtant, en arrivant en France, j'ai commencé le bénévolat avec La Graine de Solidarité. J'ai réalisé que j'aimais aider les autres, mais que je manquais de formation. C'est ce qui m'a poussé à devenir éducateur spécialisé, puis à m'orienter vers la coordination de projets humanitaires.

Quels sont vos projets pour la suite ?

J'ai commencé à travailler à La Petite Sœur en octobre, et j'aime beaucoup mon poste. Mon travail est varié, je ne ressens pas de monotonie et j'ai une certaine liberté pour proposer des projets.

Auriez-vous un conseil pour ceux qui souhaitent faire un Erasmus ?

Faites-le ! C'est une expérience incroyablement enrichissante. Erasmus permet de voyager, de découvrir une autre culture dans un cadre sécurisant et de faire des rencontres. C'est aussi la meilleure façon d'apprendre une langue : j'ai étudié le français pendant dix ans à Dublin, mais c'est en vivant en France que je l'ai vraiment appris. Erasmus est une expérience qui fait grandir !